En effet, la loi gabonaise interdit une réforme électorale durant une année d’élection. Plus que six mois donc pour négocier avec le pouvoir et faire évoluer un système qu’elle juge encore opaque, flou et déséquilibré en faveur du pouvoir. Bref, qui n’a jamais « éloigné le spectre de la fraude et des violences post-électorales », dit-elle dans son mémorendum.
L’opposition espère que la Cour constitutionnelle, elle-même concernée par le projet, jouera les intermédiaires avec l’exécutif. Mercredi, les juges ont en tout cas confirmé leur volonté de transformer les propositions de l’opposition en suggestion et de transmettre le mémorendum au gouvernement.
Au nombre des propositions contenues dans ledit mémorandum, on peut citer entre autres le transfert de toutes les compétences en matière électorale au CGE, l’implication de tous les partis à toutes les phases du processus, l’adoption du bulletin de vote unique au format A3, la transmission de la liste électorale à tous les partis politiques et sa publication sur le site web du CGE, la révision de la loi sur les réunions publiques ou encore l’élaboration d’un processus clair de confrontation des procès verbaux.
Le temps presse d’autant plus qu’il s’agit d’une réforme en profondeur, concernant le calendrier électoral, le découpage, la liste électorale, les commissions, le financement des campagnes, le dépouillement, le décompte, jusqu’à la transmission des résultats. Et pour cela, il faudra négocier avec le gouvernement. « Nous avons l’impression que ça traîne et c’est très dangereux pour le pays », indique Paulette Missambo, la cheffe de file de l’Union nationale, qui espère une audience rapide et des avancées vu le calendrier serré. « Si le pouvoir a la volonté politique, cette réforme est possible. S’il souhaite améliorer le système, il doit pouvoir nous accorder du temps pour négocier », conclut-elle.