Au cours de son grand oral à l’émission gouvernementale Face à vous, le Premier ministre gabonais a entre autre relevé le handicap que constitue l’administration gabonaise dans le suivi de la stratégie de développement du Gabon.
Le retard accusé dans l’avancement des projets du gouvernement est dû, en partie non moins importante, à une administration qui rame à contre-courant de la volonté d’accélération des plus hautes autorités gabonaises.
Dès son arrivée à la primature, rose Christiane Ossouka Raponda a pris le temps d’examiner ce qui ne fonctionne pas. Elle est parti d’un constat: ” Nous avons un pays avec beaucoup de potentialités, nous avons des femmes et des hommes compétents dans l’administration publique et privée. Mais pourquoi ça ne marche pas? ” s’est-elle interrogée?
La réponse à son interrogation lui a été apporté après avoir commandé la tenue de plusieurs conseils de cabinets ministériels qui selon elle, ont permis de ” déceler plus de quatre cents (400) dysfonctionnements: des problèmes d’information, des problèmes de manque de célérité, des problèmes de cloisonnement entre ministères, des problèmes d’égo…”
Une observation qui rejoint la doxa populaire au Gabon qui clame toujours que c’est l’entourage du Chef de l’État qui est le problème.
Comment envisager une mise en place des réformes avec une administration déconnectée des ambitions de ses dirigeants?
Car comme nous l’affirme un responsable d’une administration publique, « pour engager des finances pour la réalisation d’un projet : le circuit est tellement long, le contrôleur budgétaire va vouloir t’embêter en te demandant de lui donner sa part. Si tu as un projet dans ton administration et que tu parviennes à décaisser de l’argent tu ne pourras rien faire de consistant vu que la somme a déjà été taillée. En plus si le prochain Conseil des ministres te relève, tu pars sans avoir rien fait ». il ajoute d’ailleurs que le grand problème c’est « la personnification des fonctions administratives, le tribalisme, l’arrogance… »
Si le Premier ministre n’a pas dit comment résoudre tous ces problèmes, la refonte de cette administration réputée lourde, lente et inefficace par les usagers, devra constituer un impératif pour l’effectivité du Plan d’Accélération de Transformation (PAT).
Charles PALLEY