Elle avait déjà marqué l’histoire en devenant la première femme vice-présidente sous l’ère du président John Magufuli, décédé ce mercredi. Un nouveau chapitre débute pour la Tanzanie.
Une page se tourne avec la disparition de John Pombe Magufuli. Une nouvelle apparait pour écrire sans doute un nouveau départ plein de promesses pour le pays. La vice-présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, musulmane âgée de 61 ans, va devenir la première cheffe d’Etat de ce pays d’Afrique de l’Est et l’une des rares femmes au pouvoir sur le continent.
Originaire de l’archipel semi-autonome de Zanzibar, dont les relations avec la Tanzanie continentale sont historiquement houleuses, Samia Hassan occupera la présidence «pour la période restant du mandat de cinq ans», soit jusqu’en 2025, selon la Constitution tanzanienne.
Connue pour encourager les femmes à poursuivre leurs rêves, cette mère de quatre enfants était déjà la première vice-présidente de l’histoire de son pays, depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 de Magufuli.
Née le 27 janvier 1960 à Zanzibar, au sein d’une famille modeste – père instituteur et mère au foyer, Samia Hassan est diplômée d’un master en «développement économique communautaire» de l’Université libre de Tanzanie, à Dar es Salaam, et de l’Université du Sud du New Hampshire, aux Etats-Unis.
Sa carrière politique démarre en 2000, lorsqu’elle est nommée membre du Parlement de Zanzibar par le parti présidentiel tanzanien Chama Cha Mapinduzi (CCM), toujours au pouvoir aujourd’hui. Elle fut plus tard élue à l’Assemblée nationale tanzanienne. Hassan a été plusieurs fois ministre: à Zanzibar (Femmes et Jeunesse, puis Tourisme et Commerce) entre 2000 et 2010, et au niveau national à partir de 2014 comme ministre des Affaires de l’Union, auprès de l’ancien président Jakaya Kikwete.
En tant que vice-présidente, un rôle de l’ombre, elle fut pourtant le visage de la Tanzanie à l’étranger, où elle représentait régulièrement Magufuli. En 2019, sous sa tutelle, le ministère de l’Environnement a interdit l’usage des sacs plastiques. En 2016, des rumeurs voulaient qu’elle ait démissionné en raison de divergences avec le chef de l’État. L’information avait été démentie par un communiqué officiel. Mais l’année dernière, dans un discours tenu en présence de John Magufuli, elle avait évoqué une certaine incompréhension de son action à l’époque.
F.K