En effet, ils s’apprêtent à annoncer enfin, officiellement leur retrait du Mali, tout en préparant les contours du futur dispositif militaire régional français, alors que les groupes jihadistes conservent leur pouvoir de nuisance au Sahel.
Un mini-sommet s’est tenu à Paris avec les chefs d’Etat de pays sahéliens (Niger, Tchad, Mauritanie) et de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest doit avoir lieu ce 17 février, a annoncé le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal.
Selon plusieurs sources concordantes, le président Emmanuel Macron doit annoncer mercredi soir ou jeudi un retrait du Mali des forces françaises de l’opération Barkhane en marge d’un sommet Union européenne – Union africaine prévu à Bruxelles.
Entravée et vilipendée depuis plusieurs semaines par la junte de Bamako arrivée au pouvoir au terme de deux coups d’Etat, la France a intensément consulté ses alliés pour trancher sur l’avenir de leur action au Mali, après neuf ans de lutte antijihadiste ininterrompue à laquelle elle avait fini par réussir à associer des partenaires européens.
Aujourd’hui, Européens de Takuba comme les partenaires britanniques et américains, qui contribuent à l’effort au Mali, semblent avoir surmonté certains désaccords, en particulier sur le risque de laisser le champ libre à l’influence russe au Mali, selon plusieurs sources proches du dossier.
Paris devra également tirer les conséquences de ses ambitions stratégiques déçues au Mali, malgré d’indéniables victoires tactiques contre les groupes armés. Le pouvoir politique malien n’a jamais véritablement déployé les moyens nécessaires pour déployer son autorité et des services dans les zones semi-désertiques ratissées par les militaires de la force Barkhane.
Et l’armée locale reste très fragile, malgré les efforts déployés pendant des années pour la former et l’aguerrir. Dans les pays du Golfe, “il serait important d’apprendre des erreurs du Sahel, où des solutions contre-productives ont abouti à un désaveu des politiques sécuritaires des Etats et de l’intervention de leurs partenaires internationaux”, estime ainsi Bakary Sambé, directeur régional du Timbuktu Institute.