Il cumule 36 années à la tête du pays. A 77 ans aujourd’hui, le président sortant Denis Sassou Nguesso espère rééditer l’exploit de 2016 en étant réélu au premier tour du scrutin. Un scrutin qui d’ailleurs soulève de gros doutes de la part des membres de la société civile sur sa transparence.
Il espère un « coup KO », comme le proclament ses affiches à travers Brazzaville. Denis Sassou Nguesso, candidat à sa propre succession, veut reproduire l’exploit de 2016 où il avait été réélu au premier tour. Au pouvoir depuis plus de trois décennies, le leader du Parti Congolais du Travail compte rempiler pour un quatrième mandat.
Cependant, ce scrutin semble déjà susurrer des inquiétudes quant à sa transparence. Ses deux principaux rivaux Guy-Brice Parfait Kolélas et Mathias Dzon, tous deux anciens ministres passés à l’opposition, énoncent des soupçons de fraude.
Arrivé deuxième il y a cinq ans, Guy-Brice Parfait Kolélas s’est engagé à libérer le général Jean-Marie Mokoko et André Okombi Salissa, condamnés en 2018 à 20 ans de prison pour “atteinte à la sûreté de l’État”.
Dans le bastion de Guy-Brice Parfait Kolélas, la région du Pool, un homme soupire en attendant pendant des heures un train de marchandises pour parcourir 18 km. “Nous voulons le changement. J’ai 51 ans. Quand (le président) est arrivé au pouvoir, j’avais dix ans.”
La conférence épiscopale a déjà émis de “sérieuses réserves” sur la transparence du scrutin. L’Église catholique, qui s’est vu refuser l’accréditation de ses observateurs, redoute une coupure Internet dès dimanche, comme en 2016. De même, les autorités ont refusé d’accréditer une journaliste de Radio France Internationale (RFI), et un activiste des droits humains de 77 ans a été arrêté quelques jours avant le vote, pour atteinte à la sécurité de l’État.
Quoi qu’il en soit, ce scrutin de dimanche risque de réveiller de vieux démons occasionnant la division. Un nouveau déchirement s’avère presque inévitable tant la tension dans les deux camps est plus que palpable.
F.K