Au cours de la conférence gouvernementale du samedi 29 mai à Libreville, plusieurs mesures ont été allégées notamment le couvre-feu qui débute désormais à 21h au lieu de 18h. Le gouvernement a aussi tenu à privilégier les personnes vaccinées qui elles, ne sont plus assujetties à certaines mesures alors qu’au même moment il leur est conseillé de continuer à respecter les mesures barrières.
Les personnes vaccinées sont-elles protégées contre la Covid-19 ? Une question difficile à répondre par l’affirmatif. On ne vous dit pas oui, mais on vous dit qu’ils ne peuvent pas développer des formes graves. En d’autres termes, ils peuvent développer des formes moins graves de la maladie.
C’est pourquoi, la liberté offerte aux personnes vaccinées de circuler sur le territoire, sans justifier d’un test Covid négatif, est adossée à la recommandation prudentielle du ministre de la santé qui affirmait : « La vaccination anti-covid-19 n’exonère pas du respect des mesures barrières ».
Que comprendre de cette petite phrase de Guy Patrick Obiang Ndong ?
Le diable est dans les détails, dit-on. Si les autorités étaient sûres des effets protecteurs du vaccin, elles ne recommanderaient pas le respect des mesures barrières quand on a déjà été vacciné, vu que le vaccin est déjà une barrière. Cette attitude de prudence est la preuve que les scientifiques n’ont pas garanti de l’efficacité total du vaccin. Car même dans le cas des contagions, le ministre gabonais de la santé affirme difficilement que « les personnes vaccinées sont moins contagieuses ». Qu’est-ce à dire ? une personne moins contagieuse peut toujours contaminer une autre personne, on n’est donc pas sorti de l’auberge.
Le cas des Seychelles
La situation épidémiologique au Seychelles devrait rendre plus circonspects les tenants de la liberté des vaccinés. Ce pays, qui a pourtant été le premier pays africain a lancé sa campagne de vaccination depuis janvier 2021 en vaccinant 60% de sa population, connait à ce jour une recrudescence des cas de contamination à la Covid-19. Son ministre de la santé parle même de « situation critique », quand on sait que les Seychelles ont administré le vaccin chinois Sinopharm, le même que celui du Gabon, et le suédo britannique AstraZénéca. Comment justifie-t-on alors cette remontée de cas de contamination à la covid-19 aux Seychelles où plus de la moitié de la population a reçu les deux doses de vaccin, contrairement au Gabon qui pourtant n’a même pas encore vacciné 1% de sa population mais qui connait une baisse considérable des cas ?
L’efficacité du vaccin
En observant la situation du Gabon et des Seychelles, la prudence commande de ne pas rapidement prêter au vaccin l’efficacité qu’il n’a pas encore démontré. Le Chef de l’Etat gabonais disait « depuis plusieurs semaines, le nombre de contaminations s’est stabilisé autour de 50 par jour ». Alors, qu’est-ce qui explique la tendance baissière au Gabon alors que la population rechigne à se faire vacciner ? si au Seychelles on enregistre une recrudescence de cas de contamination malgré le vaccin, pourquoi exempter les personnes vaccinées des test PCR dont l’objet est de détecter la présence du virus chez une personne ? Autant de question que les autorités gabonaises devraient se poser.
Charles PALLEY