« Chers collègues conseillers membres, nous avons un rôle très important à jouer dans toutes les élections à venir au Gabon pour garantir la liberté d’expression des opinions dans le respect des personnes et des biens, en particulier en veillant à exclure des médias toutes violences verbales à l’encontre d’adversaire et toutes menaces contre leur intégrité physique », a informé Germain Ngoyo Moussavou.
Ancien directeur de publication du quotidien l’Union et ambassadeur du Gabon en France, il entend déployer une stratégie reposant sur huit axes, dont l’un consiste à « veiller à l’objectivité maximale des informations diffusées par les médias en poursuivant les auteurs de fausses nouvelles et en les empêchant de les diffuser ».
Le Gabon est parmi les quelques pays d’Afrique centrale où la liberté des médias est plus ou moins respectée malgré les intimidations et les abus d’autorité de certains dirigeants à l’égard des journalistes. L’une des raisons pour laquelle, on entend autant de critiques sur son compte (de la part des médias d’opposition, de Reporter Sans Frontière, etc.)
D’où la mauvaise image dont le pays a parfois – à tort – à souffrir. Car de cette liberté, certains ont tendance à abuser. « La liberté de la presse, ce n’est pas la licence. Cette liberté n’est pas absolue. Elle est bornée par le respect des règles de déontologie et par des impératifs d’ordre public. Concrètement, on ne peut s’abriter derrière un média pour diffuser des fausses nouvelles, appeler à l’insurrection et à la guerre civile, etc. », rappelle un membre de la HAC.
L’édition 2021 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) démontre que le principal vaccin contre le virus de la désinformation, à savoir le journalisme, est totalement ou partiellement bloqué dans 73 % des pays évalués par RSF.
Le Gabon était 117ème au dernier classement de l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse, Reporter sans frontière (RSF), publié en 2021.
Le Gabon avait gagné 4 places au classement de la liberté de la presse 2021. Cette légère embellie enregistrée dans le classement de RSF cette année était relative, selon l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse, aux «signaux encourageants» envoyés en 2020, comme «l’octroi d’une aide à la presse répartie de manière plus équitable et un dialogue plus ouvert entre autorités et professionnels du secteur».
Rappelant tout de même de nombreuses années d’érosion de la liberté de la presse, RSF avait ajouté que de «nombreux chantiers restent à entreprendre». «Des journalistes continuent à faire l’objet d’intimidations, notamment à travers des convocations par des services de sécurité relevant du renseignement ou de l’armée», précise l’organisation, qui fait également remarquer que si le code de la communication de 2016 «a permis une avancée majeure en mettant fin aux peines privatives de liberté pour des délits de presse, (il) prévoit des mesures d’encadrement autoritaires concernant non seulement la presse, mais aussi toute la production audiovisuelle, écrite, numérique et cinématographique».
Le classement 2022 de Reporter sans frontières (RSF) permettra donc aux différents responsables de la Haute Autorité de la Communication de se faire une image ou un nom dans la gestion des médias en territoire gabonais.