Peu après 3 heures du matin, les résultats officiels des élections présidentielles de 2023 ont été annoncés, déclarant le président sortant, Ali BONGO ONDIMBA comme vainqueur avec un peu plus de 64% des voix contre un peu moins de 31% des voix pour son principal concurrent, le professeur Albert ONDO OSSA. Cependant, le pays a été plongé dans une profonde incertitude lorsqu’au environ de 5heures du matin, un groupe de militaires a pris le contrôle des médias nationaux. Un communiqué a alors été diffusé à la télévision et à la radio nationale, annonçant le renversement du gouvernement en place :
« Notre beau pays le Gabon a toujours été un havre de paix. Aujourd’hui ce pays traverse une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale. Aussi, force est d’admettre que l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible, et inclusif, tant espéré par les gabonaises et les gabonais. À cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos. Ce jour 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, CTRI, au nom du peuple gabonais, et garants de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place.À cet effet les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. Les frontières sont fermées jusqu’à nouvelle ordre. Toutes les institutions de la République sont dissoutes, notamment : le Gouvernement, le Sénat, l’Assemblée Nationale, la Cours Constitutionnelle, le Conseil Économique Social et Environnemental, le Conseil Gabonais des Élections. Nous appelons la population, les communautés des pays frères installées au Gabon, ainsi que les Gabonais de la diaspora, au calme et à la sérénité. Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale. Peuple gabonais c’est enfin notre essor vers la félicité. Que Dieu et les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon. Honneur et fidélité à la patrie, je vous remercie ».
Dans ce communiqué, le groupe de militaires, se faisant appeler le “Conseil pour la Restauration de la Démocratie”, a déclaré que le coup d’État était une réponse à des préoccupations au sujet de l’intégrité des élections et des allégations de fraude électorale. Ils ont affirmé que la volonté du peuple avait été ignorée et que l’objectif du conseil était de rétablir la démocratie et la justice au Gabon.
Pendant plusieurs jours, le pays a été plongé dans l’obscurité numérique, avec les services Internet coupés. Les rues de la capitale, Libreville, étaient calmes alors que la population tentait de comprendre la situation en cours. Ce n’est qu’aux environs de 7 heures du matin que la connexion Internet a été rétablie, permettant aux Gabonais de prendre connaissance de l’évolution des événements.
Une vague de joie et d’excitation a submergé les rues du Gabon suite à cela. Les scènes de célébration se sont multipliées dans tout le pays, les drapeaux étaient de sorties et l’on a pouvait entendre un peu partout des citoyens entonnant l’hymne nationale, reflétant le sentiment général de soulagement et d’espoir au sein de la population gabonaise.
Toutefois, ces moments d’allégresses sont également teintés de responsabilité. La transition vers un nouveau chapitre politique exige une collaboration continue entre les forces en
présence et la population, afin d’assurer une gouvernance stable et transparente. La voie à suivre nécessite un engagement envers les principes démocratiques et le respect des droits de l’homme, garantissant ainsi que la volonté du peuple gabonais reste au cœur de chaque décision prise.
June / Ney