Et si un bien fait n’était jamais perdu. Il faut reconnaitre au Dr Akuré Davain les dons de prophétie. Il avait prédit ce qui se fait depuis le 30 août 2023. La poignée de main entre l’actuel premier ministre Raymond Ndong Sima et l’ancien Chef du gouvernement Alain Claude Bilye-By-Nze en témoigne.
Du haut du pupitre à l’Assemblée nationale, le 24 janvier 2023, lors de la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement conduit par Alain Claude Bilye-By-Nze.. il pouvait conclure: “Je prends l’engagement ici. Les Gabonais qui me regardent et regardez moi bien, attendez-vous et préparez-vous au changement. Il est temps que ça s’arrête. Et le Premier ministre qui était inquiet, parce qu’il ne sait pas s’il fera tout d’ici août, ne vous inquiétez pas monsieur le Premier ministre, d’autres personnes viendront continuer le travail. Je vous remercie”. Tout avait été prédit et la prophétie s’est accomplie.
Doit-on clouer à la croix, celui qui avait redonné espoir à un peuple qui ne savait plus à quel saint se vouer? Doit-on condamner celui qui avait déjà gagné les coeurs d’un peuple qui vivait la misère au quotidien, ces retraités qui ne revendiquaient que ce qui leur revenait de droit. Celui qui n’hésitait pas de dénoncer la puanteur de la mauvaise gouvernance de la bande à Noureddin appelée les “collégiens” ou la “Young team”.
L’hémicycle était sa maison, son espace où il usait et domestiquait la langue française avec envie. Avec un brin d’humour, il savait tourner certains projets des ministres en dérision.” PK5 -PK12, 7Km, nous avons mis 7 ans pour bitumer ce tronçon. Je ne suis pas fort en calculs, 7 ans, 7 Km. Un an, un kilomètre. La trans-gabonaise est longue de 700 Km. En quelle année pensez-vous que cette route sera terminée?”
Il disait la vérité, rien que la vérité. Il tenait tout le monde presque en haleine. Les salves d’applaudissements étaient nourries, jusqu’au point d’exploser les applaudimètres.
Avait-il eu tord d’avoir raison très tôt ? Ce qui est arrivé au pouvoir déchu, il l’avait déjà dit et ouvertement aux yeux du monde. Il l’avait déjà prophétisé. Il avait presque à lui seul, affronté deux premiers ministres. La ténacité, la suite dans les idées, il en avait. Séraphin Akure Davain était devenu la coqueluche, la star des écrans, des réseaux sociaux. Son nom sonnait fort un peu partout. C’était l’espoir du peuple quand il sentait tout s’effondrer autour de lui.
L’hémicycle du Palais Leon Mba lui avait toujours été favorable pour dire tout haut, ce que le peuple pensait tout bas. Comme Aimé Césaire, il était le défenseur des sans voix, l’avocat du peuple usé et abusé par les dirigeants qui sans foi ni loi, avaient du mépris pour les Gabonais. Il défendait la cause des prisonniers d’opinions.
Il a eu le courage d’affronter sans gants deux chefs du gouvernement qui se sont succédé à la primature. Il avait presque froissé, déchiré leurs discours, qui pour lui, étaient les mêmes ou presque, des “discours superposés”disait-il.
C’était cela aussi Séraphin Akuré Davain. Souvenons-nous de lui, de ses bienfaits.
Elykia MARTY