Il semble évident que l’opposition, malgré sa tentative de se dédiaboliser, ne pourra pas l’emporter : la diabolisation et la peur du fascisme continuent à fonctionner au Gabon, bien qu’elles soient des stratagèmes très usagés.
Ali Bongo, lui, n’aura pas eu à faire campagne, aura réussi à éviter tout examen de son bilan, pourtant catastrophique, et à éviter de trop parler de ses projets et de la situation du pays. Une fois réélu, il aura les mains libres pour faire ce qu’il entend faire.
L’abstention sera sans doute très élevée, car de nombreux Gabonais se détournent de la politique et se résignent à être gouvernés par des gens qu’ils n’ont pas choisis, et qui ne les représentent plus.
Il y aura vraisemblablement des remous dans le pays, comme cela a déjà été noté, car Ali Bongo sera une fois encore élu par défaut, et une fraction de ceux qui se détournent de la politique et se résignent restent encore capables de révolte, malgré tout, mais il traitera les remous comme il a traité la crise postélectorale en 2016 : par le mépris et la répression extrême. Il n’y aura pas de recomposition de la politique gabonaise, mais plutôt une continuation de la décomposition. Cela signifie que la démocratie au Gabon se résume à l’état de simulacre.
L’économie gabonaise continuera à décliner, et le Gabon restera le pays où les prélèvements obligatoires et les dépenses gouvernementales sont les plus élevés du monde sous-développé, ce qui signifiera une asphyxie rapide et sûre.