« L’habitude est une seconde nature », dit un adage. Ceci reste valable pour les services de police routiers en République gabonaise. Malgré les réformes engagées par les autorités dans le secteur des forces de défense et de sécurité depuis plusieurs années, les tracasseries policières demeurent monnaie courante dans les rues de Libreville et de l’intérieur du pays.
Depuis samedi 20 mars 2022 dernier, un message de la Fédération gabonaise des syndicats des transports et assimilés (FEGASTA), invitant les transporteurs à respecter le mot d’ordre concernant la grève illimitée et les usagers à prendre leurs dispositions à partir de ce lundi 21 mars, pour ceux qui empruntent les taxis circule. Ce message viral a finalement été confirmé par la pénurie de taxis observée depuis ce matin dans la ville de Port-Gentil.
Pour Albert Bernard Bongo Essono, le président fédéral de la FEGASTA, cette levée de boucliers vise à interpeller les autorités gouvernementales quant à de nombreuses situations qu’ils décrient depuis des années et qui mettent à mal les opérateurs économiques travaillant dans ce secteur. « Nous invitons tous les transporteurs de la Fegasta de Port-Gentil à respecter ce lundi 21 mars à 7 heures, le mot d’ordre de la fédération d’une grève générale illimitée » a-t-il déclaré.
A l’intérieur du pays par exemple, sur la nationale 1, plusieurs barrages sont érigés. Au niveau de chacun, les passagers ne disposant pas de pièce d’identité payent 5 000 à 10 000 francs CFA pour franchir le contrôle. Les chauffeurs de véhicules de transports en commun eux, sont obligés de débourser 10 000 FCA à chaque point de contrôle. « Si on ne paye pas, ils »les gendarmes » prennent nos papiers afférents à la circulation. Et là, ils viennent avec un faux reçu de 100 000 FCFA. Quand on paie, ils empochent l’argent. Regardez comment sont nos routes. Tout est dégradé», se désole un chauffeur de camion, qui assure le transport des marchandises entre Libreville et Bitam.
Cette extorsion de fonds semble être bien organisée. Car, précise-t-on, les conducteurs transportant des passagers dans des taxis et des clando, paient un tarif quotidien fixe, habituellement de 500 à 1 000 francs CFA (entre 1 et 2 dollars US), à chaque point de contrôle, et les forces de sécurité font le suivi du numéro d’immatriculation de chaque conducteur afin de déterminer si la personne a payé. Les conducteurs ont affirmé que s’ils refusent de payer, les forces de sécurité trouvent une excuse pour les détenir temporairement, parfois pendant des heures.