Le prochain Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pourrait être une boule puante qui donnerait aux débats une saveur détonante : le bradage présumé de l’un de ses bâtiments situés dans la zone industrielle d’Oloumi est la question qui fâche actuellement les esprit des syndicalistes de la CNSS. Il s’agit d’un investissement immobilier dont les travaux, commencés en 2015, ne sont pas allés à leur terme et qui devait abriter un ” économat “ destiné aux retraités et assurés. Mais depuis quelques jours, les syndicats-maison sont dans la rue. Et pour cause : le bradage à un tiers de ce patrimoine de la CNSS. En effet, les Syna-CNSS, Syp-CNSS, Sypross et Synapss sont vent debout pour dénoncer avec la dernière énergie cet acte frauduleux qui démontre la mauvaise volonté des responsables de leur administration ” un investissement faisant partie du patrimoine de la CNSS aurait été bradé à vil prix par la direction générale “, nous a signifié un membre des syndicats.
” Si une telle information est avérée, elle relève d’une décision hasardeuse, considérant que le patrimoine de la CNSS est une composante principale des ressources de la CNSS, tel que prévu par l’alinéa 3 de l’article 22 du Code de sécurité sociale, portant organisation financière”. Cette information sur la liquidation de ce qui devait être l’économat des retraités et assurés résonne très mal aux oreilles des partenaires sociaux, très au fait de la situation claudicante de la trésorerie générale de l’établissement : ” Au regard des difficultés actuelles que connaît l’entreprise, la cession d’un tel actif contribuerait à l’accélération de la détérioration de nos ratios d’équilibre financiers “. Les syndicats-maison de la CNSS tiennent cette information de source officielle et crédible, d’autant que leur informateur n’est autre qu’un promoteur immobilier actuellement en litige avec la CNSS.
Le site avait été acquis pour 1,3 milliard de francs par Marie Thérèse Vané, alors directrice générale de la CNSS, et sa valeur actuelle est estimée à plus de 6 milliards de francs. Mais la transaction du bradage l’a drastiquement réduite à … 1,450 milliard de francs. Très remontés, les syndicalistes s’interrogent sur les motivations réelles de cette vente, en même temps qu’ils auraient souhaité qu’en lieu et place de la vente, l’investissement qui se trouve dans une zone à forte concentration d’activités commerciales soit placé en bail, ce qui garantirait ” le meilleur placement financier à long terme “, une option de bail intervenant dès lors que la CNSS s’était trouvée dans l’incapacité de terminer ce chantier.