C’est Alassane Ouattara, le président ivoirien qui a ouvert ce lundi matin la COP15 contre la désertification en dressant un tableau sombre de la situation environnementale. « Notre sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse », a-t-il alerté. « La dégradation des sols affecte 52% des terres agricoles et menace 2,6 milliards de personnes. 12 millions d’hectares de terres arables sont perdus. »
l y a urgence a rappelé le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat : « La lutte harassante de l’Afrique contre la sécheresse et ses conséquences a donné lieu à une multitude de stratégies. A la vérité, toutes ces stratégies et toutes ces conférences n’ont pas atteint les résultats attendus. Chaque jour qui passe, la démographie augmente alors que l’environnement se dégrade entraînant la raréfaction des ressources. C’est pour cette raison qu’il faut agir vite avant qu’il ne soit trop tard. L’initiative d’Abidjan répond à cette impératif d’action. »
Le thème de cet événement, « Terres. Vie. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère », est « un appel à l’action pour faire en sorte que la terre, qui est notre source de vie sur cette planète, continue de profiter aux générations présentes et futures », souligne le CNULCD dans un communiqué. « La conférence portera une attention particulière à la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030, la pérennité de l’utilisation des terres face aux impacts du changement climatique et la lutte contre l’augmentation des risques de catastrophe tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt », précise l’institution onusienne.
« La détérioration des écosystèmes accentue les famines, les malnutritions, les déplacements de populations. Elle engendre des tensions sociales et communautaires produisant de l’anomie sociale », a souligné Mohamed Bazoum. Le président nigérien a rappelé que son pays, dont 80% de la population vit de l’agriculture, est touché par cette dégradation avec des rendements qui baissent d’année en année.
Il demande qu’on l’aide à planter 500 millions d’arbres par an dans le cadre de la Grande Muraille verte, ce projet de lutte contre la désertification entre l’ouest et l’est de l’Afrique.
C’est toujours cette même Afrique qui subit de plein fouet, les effets dévastateurs du changement climatique dont les auteurs, ces pollueurs sans limite, sont ces grandes puissances en course effrénée pour l’industrialisation et qui alimentent des usines fonctionnant sans arrêt et dont les émissions détruisent inexorablement l’ozonosphère protectrice de la Terre.